Études sociologiques

Implication parentale durant la vie commune

Le concept de résidence alternée s’est imposé à partir de l’image très médiatisée des « nouveaux pères », mais également à partir de l’image des pères qui seraient tous « nouveaux » et tous aussi engagés que les mères auprès des enfants durant la vie commune.

Or cette vision idéalisée des « nouveaux pères » qui partageraient à égalité les soins et l’éducation des enfants avec les mères durant la vie commune, est démentie par plusieurs études sociologiques :

Le concept de résidence alternée s‘est imposé  sur l’image médiatisée des « nouveaux pères »


ESPACE RENCONTRE

Lors de l’assemblée générale de la Fédération Française des espaces rencontre, le psychologue Gérard AUDOYER, intervenant à l’espace rencontre de Bordeaux, a fait un exposé sur les mères qui doivent voir leurs enfants dans ces points rencontre.

GERARD AUDOYER fait part de son analyse, à l’aide de quelques exemples, sur les raisons de ces rencontres mère-enfant en lieu médiatisé et les problèmes posés.

« Parcours de mères : de l’idéalisation au bannissement »

espace rencontre.pdf

ÉTUDE DE LA CNAF SUR LA RÉSIDENCE ALTERNÉE

Une étude qualitative de la CNAF réalisée en 2008, sur la résidence en alternance des enfants de parents séparés donne des indications précieuses en s’appuyant sur les pratiques des pays anglosaxons  :

1) Caractère multiforme de la résidence alternée dans son organisation pratique
2 ) La résidence alternée égalitaire n’est pas la norme.
3) La résidence alternée reste encore un choix minoritaire.
4) Personne ne connait aujourd’hui le nombre exact de résidences alternées consensuelles mises en place.
5) Personne ne connait le nombre de résidences alternées qui sont arrêtées.
6) La résidence alternée ne resiste pas au temps.

Quelques points forts :
Différentes études canadiennes indiquent que la résidence alternée ne perdure pas dans le temps :

Sur la totalité des enfants faisant l’objet d’une garde partagée au moment de la séparation, ils ne sont déjà plus que 85 % à y être soumis quelques mois plus tard,

-  plus que 37 %, entre deux ans et trois ans après la séparation,
-  plus que 8% , entre trois et six ans après la séparation.

Le Rapport Moyer («  les ententes relatives à la garde des enfants, caractéristiques et répercussions », Rapport de recherche, ministère de la justice, Canada, 2005) « explique qu’il y a un important décalage entre la réalité vécue par les familles et les jugements prononcés par les tribunaux.

Il déduit que le nombre réel de cas de résidence alternée est inférieur à celui que prescrivent les ordonnances initiales, ce qu’il explique par le fait que nombre de familles ne serait pas en mesure de prendre des décisions « élairées » au sujet du lieu de résidence au moment de la séparation. »

Les estimations réalisées aux USA lors du recensement de 2004, établissent le pourcentages de résidences alternées dans une fourchette de 11 à 17%

Selon l’APMF ( association pour la médiation familiale) « le concept  de résidence alternée en fait pour les parents un nouvel objet de conflit. »

Ce sont les mères qui sont les plus nombreuses à demander une médiation.

Selon monsieur  Cazé, médiateur à l’APMF,  » beaucoup d’hommes pensent qu’ils ne vont pas payer de pension alimentaire »

Dossier-109_Residence-Alternee.pdf

En résumé :
les résidences alternées sont minoritaires; elles sont souvent source de conflits pour les parents; elles ne donnent pas satisfaction dans le temps.Elles se terminent le plus souvent par la garde à un parent, la mère le plus souvent

C’est ce qui est confirmé par plusieurs auteurs dont :

AWAD, G.A. (1983),  Joint custody : preliminary impressions. Canadian Journal of Psychiatry, 28,  41-44. :
« Même dans les cas où les deux parents coopéraient pleinement, la garde partagée n’a pas survécu longtemps à l’évolution des situations, et plusieurs enfants ont demandé un changement, étant insatisfaits de la garde partagée ».

MACCOBY et MNOOKIN, ( 1992)  Dividing the Child : Social and Legal Dilemmas of Custody, Cambridge and Harvard University Press
“ Les enfants qui résidaient à temps plein chez leur père ou en mode partagé, finissaient, dans la majorité des cas,  par habiter avec leur mère. »

LA RAPPORT TABAROT, JUILLET 2008

sur « Le développement de l’offre d’accueil  de la petite enfance » note que

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« Cependant, la charge de conciliation entre la vie de familiale et la vie professionnelle repose encore essentiellement sur les femmes

Le fait que de plus en plus de femmes travaillent n’a pas conduit à un nouveau partage des responsabilités au sein des couples s’agissant de la garde, des soins et de l’éducation donnée aux enfants : ce sont très majoritairement les femmes qui continuent d’assumer l’essentiel des responsabilités.   Ainsi ce sont presque toujours les mères qui habillent les enfants, leur font faire leurs devoirs, qui restent à la maison quand un enfant est malade, et qui les emmènent et vont les chercher sur leur lieu d’accueil.

Les priorités professionnelles des jeunes femmes sont fortement liées, dès les premières années de la vie active, à leurs charges familiales, ce qui ne résultent pas d’un vrai choix mais de l’assignation de la sphère domestique en priorité aux femmes et notamment aux mères. L’arrivée des enfants ne fait qu’accentuer ce phénomène.
….
Après la  deuxième maternité, la moitié déclarent que leur activité professionnelle s’en est trouvée modifiée.

La spécialisation des différentes tâches domestiques et parentales au sein des couples avec enfants, largement déterminées par les stéréotypes et les normes sociales, a des effets majeurs sur le  fonctionnement du  marché du travail. Le salaire des femmes est souvent perçu comme un salaire d’appoint dans les revenus du ménage, en raison de leurs responsabilités domestiques et familiales.

Ces dernières ont tendance à se retirer du marché du travail ou à réduire leur nombre d’heures, ce qui n’est pas le cas des pères qui ont même plutôt tendance à travailler davantage lorsqu’ils deviennent pères.


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Les françaises assurent toujours l’essentiel des tâches domestiques et d’éducation des enfants.

Les pères français participent trois fois moins que les mères aux soins aux enfants et deux fois moins que les pères suédois ou norvégiens. »

Rapport_Tabarot.pdf

Commentaire :
Très peu de pères prennent un congé parental. Les raisons sont :

— perte de salaire,
- crainte de compromettre leurs perspectives de carrière et revenus futurs,
- absence de volonté de s’occuper des enfants,
- vision d’une répartition sexuée des tâches liées aux soins et à l’éducation des enfants.

A noter cependant que 7 pères sur dix souhaiteraient pouvoir interrompre leur activité professionnelle pour garder et éduquer leur enfant : 29% pour une durée inférieure à 1 ans, 21% entre 1 et 3 ans, 20% pour une durée supérieure à 3 ans.

ÉTUDE INED, INSEE 2009

« Le travail parental reste une affaire de femme »

Menée en France, en 2005, avec le concours de l’Insee, cette étude de l’Institut national d’études démographiques (INED), publiée dans le dernier numéro de Politiques sociales et familiales, la revue de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), permet d’évaluer la participation des parents à cinq moments-clés de la vie des enfants : l’habillage, les accompagnements à la crèche ou à l’école, les devoirs, le coucher, ainsi que les jeux et loisirs. Pour cette enquête, plus de 1 600 personnes vivant avec au moins un enfant âgé de moins de 14 ans ont été interrogées.


Article du « Monde » , avril 2009

Les « nouveaux pères », célébrés dans les années 1980, participent-ils vraiment à l’éducation de leurs enfants ? L’arrivée massive des femmes sur le marché du travail à partir des années 1970, a-t-elle rééquilibré les tâches au sein du foyer ? C’est ce qu’ont tenté de savoir Carole Brugeilles et Pascal Sebille, deux chercheurs de l’université Paris-Ouest-Nanterre, qui ont décrypté une grande enquête européenne sur les relations familiales.


Premier constat
: les pères s’investissent beaucoup moins que les mères dans les tâches familiales.
« En dépit d’une nouvelle conception de la paternité fortement médiatisée et du développement de l’activité féminine, la participation des hommes aux soins et à l’éducation des enfants progresse peu, note cette étude.

S’occuper des enfants reste une prérogative féminine, la division sexuelle du travail parental se modifie lentement. »

Nulle surprise dans ces résultats : en 1998, l’enquête Emploi du temps de l’Insee avait ainsi établi que 80 % du noyau dur des tâches domestiques (vaisselle, courses, ménage, lessive, soins matériels aux enfants) était – encore – assuré par les femmes. Deux ans plus tard, la direction des études du ministère du travail (Dares) et le Service des droits des femmes et de l’égalité constataient que le « travail parental » – une quarantaine d’heures par semaine – reposait aux deux tiers sur les mères…


Deuxième constat
: malgré les discours sur l’égalité et la mixité, la famille reste le lieu de la spécialisation du travail.
L’habillage et les devoirs sont ainsi des activités féminines : dans plus de la moitié des familles, elles sont prises en charge exclusivement ou le plus souvent par les mères. Seuls le coucher, et surtout les loisirs sont – un peu – mixtes : dans plus de 60 % des familles, les pères et les mères participent à égalité aux activités ludiques des enfants.

La tradition continue donc à gouverner nos habitudes familiales : les mères assument le quotidien et l’intimité, les pères les sorties et les jeux. « Les femmes s’investissent plus dans les tâches quotidiennes “contraintes” (s’habiller, faire ses devoirs, se déplacer), et celles qui sont en partie assimilables à du travail domestique, constate l’étude. Les hommes s’impliquent davantage dans les activités ludiques, affectives et de “sociabilité”. »

Le milieu social pèse cependant sur ces équilibres,

infléchissant çà et là la répartition traditionnelle des tâches. « La participation des hommes est d’autant plus présente que, au sein du couple, le père et la mère accèdent à des études supérieures et partagent plus équitablement leur temps professionnel et familial, souligne l’étude. Ces familles semblent davantage valoriser la présence paternelle auprès des enfants. » L’âge joue également un rôle : lorsque les pères sont jeunes – moins de 35 ans –, ils participent plus activement à la vie du foyer.


Le comportement des pères varie en outre nettement en fonction de l’âge des enfants :

les hommes s’éloignent dès qu’ils grandissent, comme s’ils intervenaient en appoint, lorsque la charge de travail devient trop lourde pour leur compagne. Un constat qui démontre le « caractère subsidiaire » de la participation paternelle : « Le père apparaît comme un acteur “aidant” à côté de la mère, qui assume autant que faire se peut les activités parentales. »

Enfin, les pères privilégient nettement les garçons :

ils s’occupent plus de l’habillage de leurs fils que de leurs filles, ils suivent mieux leurs devoirs et ils sont plus présents lors du coucher et des loisirs. Peur de l’intimité avec une fille ? Facilité de la transmission avec un enfant du même sexe ? L’étude retient les deux explications, tout en ajoutant que ce penchant des pères pour leurs fils favorise la transmission de goûts et de comportements sexués.

Finalement, malgré l’égalitarisme des discours, la famille met en scène un petit monde où les femmes gardent souvent la haute main sur les tâches domestiques et où la sphère du masculin et celle du féminin restent souvent étanches. « Les activités parentales quotidiennes participent sans aucun doute à la production et à la reproduction d’une socialisation sexuée et d’identités sexuées porteuses d’inégalités », concluent les auteurs.

ANNE CHEMIN

DÉLINQUANCE DES JEUNES

Rapport de la commission d’enquête du Sénat sur la délinquance des mineurs, 2002

Les familles monoparentales sont souvent accusées d’être à l’origine de la délinquance des mineurs.

Nous pouvons lire dans ce rapport du Sénat qui date de 2002, que si l’idée est répandue elle n’en est pas moins exagérée pour ne pas dire fausse.

http://www.senat.fr/rap/r01-340-1/r01-340-119.html

« Les spécialistes de la famille s’accordent pour reconnaître à la famille proche une influence déterminante sur le comportement de l’enfant. Mais il n’existe pas de consensus plus précis sur la nature des difficultés familiales les plus susceptibles de favoriser l’agressivité et la délinquance.

Certes, les mutations structurelles de la famille et les discordes parentales expliquent potentiellement ces troubles. Le nombre de familles « monoparentales » augmente régulièrement depuis une vingtaine d’années. Les familles « recomposées », issues de remariage, sont aujourd’hui banalisées.

Mais, contrairement à une intuition répandue, les études les plus fouillées concluent que les troubles du comportement juvénile risquent moins d’apparaître dans une famille monoparentale « équilibrée » qu’au sein d’une famille devenue un lieu de conflit.

Lorsqu’elle est violente, la période du divorce favorise l’apparition de dépression chez l’enfant qui se traduit par des comportements déviants : des fugues, l’inattention ou l’absentéisme scolaire, la violence, la toxicomanie. A elle seule, la structure de la famille explique assez peu la délinquance infantile ou juvénile. Mais, conjuguée à d’autres difficultés, elle devient potentiellement porteuse de risques.

Des parents créent ou transmettent un véritable « cycle de la violence ». La déstabilisation psychique des enfants a lieu au contact de parents violents, ou exerçant régulièrement la violence entre eux, sur leurs proches, sur leurs enfants. Les enfants battus sont potentiellement délinquants et risquent eux-mêmes, à terme, de transmettre cette chaîne de la violence dont la famille est le vecteur. »

LES PAPAS SUÉDOIS

AFP, 2008

Les papas suédois, qui bénéficient d’un congé parental, l’un des plus généreux au monde, sont très loin de tirer pleinement profit de cet avantage et dans le pays champion de l’égalité des sexes, ce sont encore largement les mamans qui pouponnent.

Les pères ne prennent en moyenne qu’un cinquième des jours du congé parental, qui indemnise les parents pendant seize mois, selon le BUREAU CENTRAL DE LA STATISTIQUE SUEDOIS (SCB) et ce sont généralement les mères qui quittent leur emploi temporairement pour s’occuper des enfants.

« Il faut s’interroger sur les raisons qui poussent avant tout les femmes à rester chez elles, et l’une d’entre elles est que la personne qui gagne le plus est très souvent celle qui va travailler », fait valoir la ministre de l’Intégration et de l’Egalité entre les sexes, Nyamko Sabuni. Les femmes, surreprésentées dans les secteurs faiblement rémunérés, tels que l’éducation ou les soins à la personne, ont un salaire moyen qui, selon le SCB, représentait environ 84% du salaire moyen des hommes en 2006.  Parents de deux jeunes enfants âgés de 7 et 5 ans, Charlotte Northman-Alm, 37 ans, et Carl-Johan Alm, 39 ans, constituent un couple dont la situation professionnelle et financière a été un frein à un partage équitable du congé parental.Possédant son propre cabinet de conseil en architecture, Carl-Johan n’a pu rester auprès de ses enfants que dix jours, chaque fois à l’occasion de leur naissance.La quasi totalité du congé parental est de ce fait revenue à Charlotte, professeur de collège, dont le salaire est nettement moins élevé que celui de son mari. »Nous étions inquiets des difficultés qu’il aurait pu rencontrer, s’agissant de nouvelles tâches, s’il était revenu à son travail après en avoir été absent pendant une année », justifie Charlotte.

Si Carl-Johan, qui a beaucoup travaillé depuis son domicile, a eu la possibilité de voir ses enfants grandir, il concède que « cela aurait été évidemment beaucoup plus drôle d’être à leur contact au début« .

Le changement de mentalité intervenu ces quinze dernières années permet toutefois de plus en plus aux pères de s’absenter de leur travail sans pour autant susciter des froncements de sourcils de leur employeur.Un père poussant un landau ou réchauffant le biberon de son enfant dans un café bondé est désormais une scène de la vie quotidienne en Suède.Une des critiques portées à l’encontre du congé parental est la possibilité laissée aux parents de se répartir à leur guise les seize mois, exception faite de 60 jours, réservés à chacun des parents.Or, « on constate que c’est souvent l’homme qui transfère ses jours à la femme« , avance la médiatrice pour l’Egalité des sexes, Anne-Marie Bergström.Selon elle, cet état de fait est une « question de valeurs et de comportements« . Elle note qu’un congé parental individualisé, sans possibilité de transfert des jours de congé, permettrait sans doute d’ »aller un peu plus loin » dans l’égalité entre hommes et femmes. Une solution qui n’a cependant pas les faveurs de la ministre : »Certains préconisent de légiférer, d’autres d’instaurer des quotas (…) mais en tant que libérale, je souhaite que les parents aient la possibilité de choisir eux-mêmes la façon dont ils vont partager (le congé parental)« , juge Mme Sabuni.

En toile de fond à la critique de la ministre pointe la crainte que l’Etat ne s’immisce dans la vie privée des familles.Et Charlotte abonde en en ce sens. « Je pense que chacun doit pouvoir décider seul », estime-t-elle.

LORSQUE L’ENFANT PARAIT, SEULES LES FEMMES CHANGENT LEUR VIE PROFESSIONNELLE

La naissance d’un enfant ne modifie guère l’activité professionnelle des hommes, alors que 40% des femmes déclarent interrompre la leur ou modifier leur temps de travail pour faire face à cette naissance, selon une étude de l’Ined publiée mardi.
« Le fossé qui sépare la faible implication masculine » du changement imposé aux femmes en activité par la naissance d’un enfant est « considérable », puisque les pères réduisent leur activité « vingt fois moins souvent que les mères », précisent Ariane Pailhé et Anne Solaz, chercheuses à l’Institut national d’études démographiques.

En France, globalement, les trois quarts des femmes de 20 à 49 ans travaillent, mais c’est une moyenne qui varie fortement, en fonction de l’arrivée des enfants.

Changement de statut, d’horaires, d’intensité de travail ou retrait du marché du travail : près de 40% des femmes modifient leur activité professionnelle dans les douze mois qui suivent une naissance, alors que ce n’est le cas que pour 6% des pères.

Pour 54% des femmes qui modifient leur vie professionnelle, il s’agit carrément d’arrêter de travailler (7% des hommes). 22% des femmes contre 6% des pères réduisent leur temps de travail. En revanche, les changements d’horaires sont plus fréquents chez les pères (30%) que chez les mères (7%).
Au fil des naissances, les interruptions d’activité sont de plus en plus fréquentes: 37% à la suite d’une première naissance, 47% à la deuxième et 62% à la troisième.

En revanche, les mères sont moins nombreuses à diminuer leur temps de travail pour une troisième naissance (18% des femmes qui modifient leur activité) que pour une deuxième (34%).

Plusieurs éléments entrent en ligne de compte dans la probabilité d’un changement dans la vie professionnelle de la femme à l’arrivée d’un enfant: l’âge, la génération, le nombre d’enfants déjà nés, le niveau d’instruction, le type d’emploi occupé, et aussi l’histoire professionnelle de sa propre mère.
Certes, le rang de naissance est primordial, la mère interrompt son travail ou réduit son activité plus souvent au fur et à mesure des naissances.

L’élargissement de l’allocation parentale d’éducation (APE) au deuxième enfant en 1994 a eu un effet nettement incitatif au retrait du marché du travail. Les mères de deux enfants attendent désormais les 3 ans de l’enfant, où s’achève la perception de l’APE, pour reprendre une activité.

Les femmes en CDD cessent leur activité plus souvent que celles en CDI.
Les mères travaillant dans le secteur public réduisent leur temps de travail alors que celles du privé quittent plus souvent carrément leur emploi.
Les moins diplômées sont plus nombreuses à abandonner leur activité ou à la réduire et à diplôme et type d’emploi donnés, on retrouve une continuité dans l’histoire professionnelle des mères et des filles.
Enfin, la situation financière joue aussi : les mères seules ou ayant un conjoint chômeur réduisent moins fréquemment leur activité, par nécessité.
Au total, résume l’étude, mieux les femmes sont insérées sur le marché du travail, moins elles modifient leur activité professionnelle.
Une naissance a aussi des conséquences sur les personnes sans emploi : 58% des hommes au chômage avant la naissance intensifient leur recherche d’emploi ou reprennent un emploi l’année suivante, contre seulement 25% des chômeuses.